Mauvaise nouvelle : pas de photos ajd.
La décision de venir m’installer en Bourgogne avec ma famille n’était ni
facile ni prise rapidement. Oui, c’est certain qu’il y a des avantages ici par
rapport aux Etats-Unis. Chez nous, on a l’habitude de déjeuner au boulot devant nos ordinateurs en moins de dix
minutes ! Scandaleux, non ? On travaille beaucoup plus de 35
heures par semaine. Dans une grande ville américaine, il faut compter entre 13
et 18 euros de l’heure pour une nounou. On n’est pas né avec le droit aux
assurances médicales. L’idée d’un CDI n’existe pas pour la plupart des gens ;
si l’entreprise n’en veut plus de vous, vous êtes licencié d’un jour à l’autre,
et il faut se débrouiller rapidement pour trouver un nouveau emploi parce que
le chômage n’est pas vraiment quelque chose qui fait vivre chez nous. Et, très
franchement, tout le monde préfère manger et boire en France qu’aux States.
Mais la France est aussi un pays compliqué. L’administration française n’est
pas facile pour un français ; imaginez-vous donc les difficultés pour un
étranger. Nous avons un tas de questions à poser : l’assurance pour la responsabilité
civile (on n’a pas ça), les permis de conduire, les cartes de séjour, la carte
vitale, etc. Mais malheureusement, on a pu constater qu’envoyer un mail à l’Administration
ne mène pas toujours à une réponse…voire jamais. Et le téléphone ? Il n’y
a pas d’accueil au standard sauf le deuxième mardi du mois entre 10 et 12…et
quand j’appelle, je suis mis en attente…pour 15 minutes…et puis on me demande
de rappeler ultérieurement avant que la voix numérique me raccroche au nez.
Tout ça pour dire que nous vivons maintenant comme vous, sauf que vous avez
des chemins que nous, on ne connaît pas. On est dans une soupe d’acronymes :
URSSAF, PMU (je joue pas!), MEDEF, CGT, PACS, PDG, RIB, CEDEX, PIB. Parfois, on s’y noie.
En plus, on ne partage pas les mêmes points de repères culturels. Quand je
suis arrivé, des français étaient surpris d'apprendre que je ne connaissais pas
Stéphane Bern. Depardieu, Binoche, Auteuil…ça va, mais qui est Vincent Lindon ?
Si vous me demandez qui était premier, Clovis ou Charlemagne, je ne saurais pas vous répondre. (Vite, qui était
premier : Madison ou Jefferson ?) Je suis incapable de chanter Il Était un petit homme (Pirouette, cacahouète… ).
Et ce soir, j’ai fait le quiz pour les
10-15 ans trouvé sur le site du gouvernement. Question : Que porte la
Marianne sur la tête ? Les choix comprenaient un chapeau et un béret…je ne
suis pas si nul que ça. Mais les deux derniers choix étaient des trous dans mon
vocabulaire : un képi ou un bonnet phrygien. J’ai fait le mauvais choix,
et l’internet m’a aidé : « Un bonnet phrygien. À partir de 1880,
le bonnet phrygien coiffe la Marianne. Il vient de Phrygie, une région d’Asie
qui se situait, pendant l’Antiquité, à l’endroit de l’actuelle Turquie. Ce
bonnet est un symbole de la liberté car les esclaves libérés le portaient sous
l’Empire romain. Les Américains, pendant la guerre d’indépendance quelques
années avant la Révolution française, ont, eux aussi, porté ce bonnet comme
symbole de leur liberté. »
D’aaaacccccooooorrrrddd. Je vais
essayer d’incorporer le bonnet phrygien lors d’un dîner. Savoir ce que c’est un
képi, ça sera pour demain.
Donc, parfois je me sens tout à fait
à l’aise ici (cueillir des escargots ? Je sais faire. Trouver tous les
grands crus bourguignons dans le vignoble ? Aucun souci. Causer, discuter,
parler…oui. Pas la peine d’hésiter : je comprends quand on me parle du
blé, du fric, de la thune, du pognon, des sous. Vous inquiétez pas, je ne coupe
pas la salade avec mon couteau.) et parfois complètement perdu. Rien de grave,
mais l’aventure continue.
D’où je veux venir avec ce post ?
C’est de vous parler d’une découverte qui m’a rassurée pour l’avenir des êtres
humains, une chose qui me soulage. Une preuve que nous devrions tous être
optimistes pour les jours qui viennent…mais j’ai déjà trop écrit pour aujourd’hui.
Sachez, pourtant, que j’ai un très beau compliment pour les français, mais il
faudra attendre lundi…avec des photos, si ça vous va.
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